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Amazonie : la dernière bataille des Yanomami
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Amazonie : la dernière bataille des Yanomami

« Les chercheurs d’or se sont engouffrés dans notre forêt par ses rivières et ses chemins, avec leurs avions et leurs hélicoptères. Ils ont défriché des pistes d’atterrissage partout ! » Voilà le message que Davi Kopenawa a écrit à l’Onu. C’est le monde entier que ce chaman, porte-parole des Yanomami, appelle au secours aujourd’hui. A 64 ans, il a été le témoin des pires catastrophes de ces dernières décennies en Amazonie : épidémies, déforestation, pollution au mercure des chercheurs d’or… Mais jamais les siens n’ont été aussi menacés que depuis l’élection du président Bolsonaro au Brésil. Et avec eux, la plus vaste forêt tropicale de la planète, cruciale pour le climat, pourrait n’être bientôt qu’un souvenir.

Les Yanomami représentent le plus grand groupe autochtone au mode de vie traditionnel. Leur immense territoire est à cheval sur le Brésil et le Venezuela, très déstabilisé. « Si ce peuple disparaît, c’est la fin de l’Amazonie », avertit l’ethnologue français Bruce Albert, 68 ans, dont quarante-cinq sur le terrain avec cette ethnie. Il craint d’assister « au dernier épisode de la conquête de l’Amérique, entamée il y a cinq siècles ». Et c’est d’ailleurs en ces termes que Jair Bolsonaro exprime ses fantasmes. En 1998, il déclarait déjà : « Quel dommage que la cavalerie brésilienne ne se soit pas montrée aussi efficace que les Américains ! Eux, ils ont exterminé les Indiens. » Une posture de conquistador qu’il n’a jamais reniée. Au contraire.

Outre des propos incendiaires, il multiplie les mesures aux conséquences tragiques et souvent irréversibles. « L’objectif de Bolsonaro, c’est d’abattre l’Amazonie », constate amèrement Sebastião Salgado, qui travaille avec les Amérindiens depuis 1983 et prépare une grande exposition sur eux, « Amazonia ». Le photographe franco-brésilien de 76 ans s’alarme du démantèlement d’institutions cruciales. Et du récent projet de loi qui vise à autoriser l’exploitation minière et agricole des territoires indigènes. Une folie, estime Salgado, qui rappelle que le Brésil, déjà champion dans ces domaines, n’en a nul besoin.

Dernière mesure ahurissante : la nomination d’un fondamentaliste évangélique à la tête du département de protection des tribus non contactées

En 2019, la déforestation de l’Amazonie brésilienne a bondi de 85 %. Galvanisés par les outrances présidentielles, les prédateurs n’attendent même pas que les lois soient votées. L’été dernier, des fermiers ont allumé des dizaines de milliers de feux pour étendre leurs terres. Sur le territoire yanomami, les chercheurs d’or, eux, sont déjà 25 000, presque autant que les Indiens. Et d’autant plus avides que le cours du métal jaune est à la hausse. « En 2020, la vie d’un peuple se retrouve indexée à la Bourse des métaux précieux de Londres ! s’exclame Bruce Albert. L’Amazonie est devenue un Far West catastrophique, où les orpailleurs tirent même sur les militaires. Un phénomène inédit, qui montre leur sentiment d’impunité. Pendant la dictature, les dirigeants avaient encore un souci légaliste. Le président actuel ne respecte rien, pas même la loi de son pays. »

Dernière mesure ahurissante : la nomination d’un fondamentaliste évangélique à la tête du département de protection des tribus non contactées, particulièrement vulnérables aux maladies venues de l’extérieur. L’ex-missionnaire a évangélisé dix ans sous la bannière de New Tribes Mission (NTM), aujourd’hui Ethnos 360. Cette organisation s’escrime à convertir tous les peuples premiers qui, à ses yeux, « vivent dans les ténèbres ». Et, pour son patron, « aucune obscurité n’est trop sombre pour Dieu ». Des fanatiques redoutables aux yeux de Bruce Albert : « Ils veulent briser la culture des Indiens pour leur fourguer leur lecture intégriste de la Bible. » L’ethnologue, ayant observé de près les ravages causés par ces missionnaires, s’est battu pour les faire expulser de la réserve yanomami. Un combat mené avec le chaman Davi Kopenawa, qui leur doit la destruction de sa communauté d’origine. Les deux hommes ont raconté ce cataclysme dans un livre aussi passionnant que bouleversant, « La chute du ciel » (éd. Pocket, Terre humaine poche).

« Ils sont complètement sauvages. Ils ne portent aucun vêtement et sont profondément retranchés dans la sorcellerie et l’adoration du démon », écrit, au début des années 1960, un missionnaire de NTM posté chez les Yanomami. Le petit Davi vit à l’époque dans cette communauté. Elle vient d’être en partie décimée par une épidémie, après le passage de fonctionnaires brésiliens. Beaucoup d’anciens sont morts. Les survivants sont déstabilisés par la catastrophe. Alors ils écoutent ces étranges étrangers qui n’ont que le mot « Teosi » (Dieu) à la bouche : « Ne chiquez pas les feuilles de tabac, c’est un péché ! Ne riez pas et ne copulez pas avec les femmes des autres, c’est sale ! Cessez de faire danser vos esprits de la forêt, ce sont des démons ! Acceptez les paroles de Teosi, sinon vous brûlerez dans un grand brasier après votre mort. »

Quand on leur parle de l’arrivée d’une machine volante, certains se demandent s’ils vont accueillir Teosi en personne ! Mais c’est la mort qui leur viendra du ciel

Terrorisés, beaucoup de chamans arrêtent leurs pratiques, dont celles qui soignent et réconfortent depuis la nuit des temps. « Ils se demandaient seulement qui pouvait être Teosi pour vouloir les maltraiter ainsi », dit Davi. Car, jusqu’alors, c’est un démiurge bienveillant, Omama, que vénéraient les Yanomami : « Il a créé la terre et la forêt, le vent qui agite ses feuilles et les rivières dont nous buvons les eaux. C’est lui qui nous a donné la vie. Omama a dit à nos anciens chamans : “Vous vivez dans cette forêt que j’ai créée. Mangez les fruits de ses arbres et chassez son gibier. Ouvrez vos jardins pour planter des bananiers, de la canne à sucre et du manioc. Donnez de grandes fêtes. Invitez-vous d’une maison à l’autre, chantez et offrez-vous des nourritures en abondance !” » Les missionnaires assortissent leurs prêches d’une profusion de cadeaux : tongs, hamacs, machettes… Eberluée, la communauté se convertit. Y compris le petit Davi.

Les étrangers se construisent des maisons, s’installent et demandent aux Indiens de leur défricher une piste d’atterrissage. Quand on leur parle de l’arrivée d’une machine volante, certains se demandent s’ils vont accueillir Teosi en personne ! Mais c’est la mort qui leur viendra du ciel. Sous forme de rougeole, très contagieuse et contre laquelle ils n’ont aucune immunité. Le virus a voyagé avec la fille d’un missionnaire, qui déclare la maladie peu après son arrivée. Les « gens de Teosi » font ce qu’ils peuvent pour soigner leurs ouailles. Mais ils refusent tout médicament aux chamans non convertis et à ceux qu’ils soupçonnent de faire appel à eux : « Puisque vous servez Satan, débrouillez-vous avec lui ! »

Sebastião Salgado ne compte plus ces trouées de liquide boueux et toxique qui ponctuent le vert de la canopée

Davi est contaminé : « Cette épidémie avait grand faim de chair humaine et me fit presque périr à mon tour. J’étais devenu spectre et la fièvre me brûlait de toutes parts. J’ai fini par perdre conscience et j’ai commencé à voir en rêve la poitrine du ciel s’affaisser sur la terre. » Une image de fin du monde pour les Yanomami. Davi finit par s’extirper des miasmes de la rougeole mais, autour de lui, c’est l’hécatombe. Le petit garçon, déjà orphelin de père, découvre que sa mère a succombé. Et que les missionnaires ont enterré son corps, comme ceux des autres victimes, dans un lieu dont ils refusent de divulguer l’emplacement. « Une mesure d’une violence psychologique inouïe ! s’exclame Bruce Albert. Chez les Yanomami, il est très important d’exposer le cadavre en forêt puis de récupérer les os pour les brûler, ainsi que toutes les possessions personnelles du défunt. Il faut fermer la frontière entre morts et vivants. Sinon, l’âme s’attarde et crée une mélancolie si pernicieuse pour ses proches qu’elle peut les tuer. Pour Davi, qui avait accordé sa confiance aux missionnaires, ce terrorisme idéologique a été un tournant. »

A l’âge adulte, il deviendra chaman et prendra le nom des esprits guêpes qui l’ont élu : Kopenawa. Il reverra la rougeole ravager les siens, comme d’autres maladies amenées par ceux qu’il appelle « le peuple de la marchandise ». Encore et encore : lors de la construction d’un tronçon de route transamazonienne dans les années 1970, lors d’une ruée vers l’or qui tue 20 % des Yanomami brésiliens dans les années 1980… Les épidémies se doublent de famines, car il ne reste plus assez de personnes vaillantes pour chasser et cultiver les potagers. Sans oublier l’empoisonnement insidieux dû au mercure : utilisé par les orpailleurs, il pollue les eaux que boivent les Indiens et où ils pêchent.

Aujourd’hui, la ruée vers l’or reprend de plus belle. En survolant la forêt, Sebastião Salgado ne compte plus ces trouées de liquide boueux et toxique qui ponctuent le vert de la canopée : « Chaque fois, j’ai l’impression de prendre un coup de couteau. Les orpailleurs déchirent la peau du monde ! » Pour Davi Kopenawa, ceux qui ne comprennent pas la folie d’une telle destruction ont perdu la tête : « Ils ne savent pas penser. Ils ne savent pas travailler dans la forêt, ne connaissent pas son pouvoir de fertilité. Ils ne font qu’y errer d’un endroit à un autre en la détruisant. Nous, nous y sommes dans notre maison. Et nous en prenons soin pour vous, pas seulement pour les Yanomami. »


Source : Karen Isère / Paris Match
Crédit : Sebastião Salgado

A cause des épidémies qui ont peu à peu décimé les plus âgés, 60% des Yanomami ont moins de 15 ans.

Amazonie : la dernière bataille des Yanomami Actualités

Amazonie : la dernière bataille des Yanomami

« Les chercheurs d’or se sont engouffrés dans notre forêt par ses rivières et ses chemins, avec leurs avions et leurs hélicoptères. Ils ont défriché des pistes d’atterrissage partout ! » Voilà le message que Davi Kopenawa a écrit à l’Onu. C’est le monde entier que ce chaman, porte-parole des Yanomami, appelle au secours aujourd’hui. A 64 ans, il a été le témoin des pires catastrophes de ces dernières décennies en Amazonie : épidémies, déforestation, pollution au mercure des chercheurs d’or… Mais jamais les siens n’ont été aussi menacés que depuis l’élection du président Bolsonaro au Brésil. Et avec eux, la plus vaste forêt tropicale de la planète, cruciale pour le climat, pourrait n’être bientôt qu’un souvenir.

Les Yanomami représentent le plus grand groupe autochtone au mode de vie traditionnel. Leur immense territoire est à cheval sur le Brésil et le Venezuela, très déstabilisé. « Si ce peuple disparaît, c’est la fin de l’Amazonie », avertit l’ethnologue français Bruce Albert, 68 ans, dont quarante-cinq sur le terrain avec cette ethnie. Il craint d’assister « au dernier épisode de la conquête de l’Amérique, entamée il y a cinq siècles ». Et c’est d’ailleurs en ces termes que Jair Bolsonaro exprime ses fantasmes. En 1998, il déclarait déjà : « Quel dommage que la cavalerie brésilienne ne se soit pas montrée aussi efficace que les Américains ! Eux, ils ont exterminé les Indiens. » Une posture de conquistador qu’il n’a jamais reniée. Au contraire.

Outre des propos incendiaires, il multiplie les mesures aux conséquences tragiques et souvent irréversibles. « L’objectif de Bolsonaro, c’est d’abattre l’Amazonie », constate amèrement Sebastião Salgado, qui travaille avec les Amérindiens depuis 1983 et prépare une grande exposition sur eux, « Amazonia ». Le photographe franco-brésilien de 76 ans s’alarme du démantèlement d’institutions cruciales. Et du récent projet de loi qui vise à autoriser l’exploitation minière et agricole des territoires indigènes. Une folie, estime Salgado, qui rappelle que le Brésil, déjà champion dans ces domaines, n’en a nul besoin.

Dernière mesure ahurissante : la nomination d’un fondamentaliste évangélique à la tête du département de protection des tribus non contactées

En 2019, la déforestation de l’Amazonie brésilienne a bondi de 85 %. Galvanisés par les outrances présidentielles, les prédateurs n’attendent même pas que les lois soient votées. L’été dernier, des fermiers ont allumé des dizaines de milliers de feux pour étendre leurs terres. Sur le territoire yanomami, les chercheurs d’or, eux, sont déjà 25 000, presque autant que les Indiens. Et d’autant plus avides que le cours du métal jaune est à la hausse. « En 2020, la vie d’un peuple se retrouve indexée à la Bourse des métaux précieux de Londres ! s’exclame Bruce Albert. L’Amazonie est devenue un Far West catastrophique, où les orpailleurs tirent même sur les militaires. Un phénomène inédit, qui montre leur sentiment d’impunité. Pendant la dictature, les dirigeants avaient encore un souci légaliste. Le président actuel ne respecte rien, pas même la loi de son pays. »

Dernière mesure ahurissante : la nomination d’un fondamentaliste évangélique à la tête du département de protection des tribus non contactées, particulièrement vulnérables aux maladies venues de l’extérieur. L’ex-missionnaire a évangélisé dix ans sous la bannière de New Tribes Mission (NTM), aujourd’hui Ethnos 360. Cette organisation s’escrime à convertir tous les peuples premiers qui, à ses yeux, « vivent dans les ténèbres ». Et, pour son patron, « aucune obscurité n’est trop sombre pour Dieu ». Des fanatiques redoutables aux yeux de Bruce Albert : « Ils veulent briser la culture des Indiens pour leur fourguer leur lecture intégriste de la Bible. » L’ethnologue, ayant observé de près les ravages causés par ces missionnaires, s’est battu pour les faire expulser de la réserve yanomami. Un combat mené avec le chaman Davi Kopenawa, qui leur doit la destruction de sa communauté d’origine. Les deux hommes ont raconté ce cataclysme dans un livre aussi passionnant que bouleversant, « La chute du ciel » (éd. Pocket, Terre humaine poche).

« Ils sont complètement sauvages. Ils ne portent aucun vêtement et sont profondément retranchés dans la sorcellerie et l’adoration du démon », écrit, au début des années 1960, un missionnaire de NTM posté chez les Yanomami. Le petit Davi vit à l’époque dans cette communauté. Elle vient d’être en partie décimée par une épidémie, après le passage de fonctionnaires brésiliens. Beaucoup d’anciens sont morts. Les survivants sont déstabilisés par la catastrophe. Alors ils écoutent ces étranges étrangers qui n’ont que le mot « Teosi » (Dieu) à la bouche : « Ne chiquez pas les feuilles de tabac, c’est un péché ! Ne riez pas et ne copulez pas avec les femmes des autres, c’est sale ! Cessez de faire danser vos esprits de la forêt, ce sont des démons ! Acceptez les paroles de Teosi, sinon vous brûlerez dans un grand brasier après votre mort. »

Quand on leur parle de l’arrivée d’une machine volante, certains se demandent s’ils vont accueillir Teosi en personne ! Mais c’est la mort qui leur viendra du ciel

Terrorisés, beaucoup de chamans arrêtent leurs pratiques, dont celles qui soignent et réconfortent depuis la nuit des temps. « Ils se demandaient seulement qui pouvait être Teosi pour vouloir les maltraiter ainsi », dit Davi. Car, jusqu’alors, c’est un démiurge bienveillant, Omama, que vénéraient les Yanomami : « Il a créé la terre et la forêt, le vent qui agite ses feuilles et les rivières dont nous buvons les eaux. C’est lui qui nous a donné la vie. Omama a dit à nos anciens chamans : “Vous vivez dans cette forêt que j’ai créée. Mangez les fruits de ses arbres et chassez son gibier. Ouvrez vos jardins pour planter des bananiers, de la canne à sucre et du manioc. Donnez de grandes fêtes. Invitez-vous d’une maison à l’autre, chantez et offrez-vous des nourritures en abondance !” » Les missionnaires assortissent leurs prêches d’une profusion de cadeaux : tongs, hamacs, machettes… Eberluée, la communauté se convertit. Y compris le petit Davi.

Les étrangers se construisent des maisons, s’installent et demandent aux Indiens de leur défricher une piste d’atterrissage. Quand on leur parle de l’arrivée d’une machine volante, certains se demandent s’ils vont accueillir Teosi en personne ! Mais c’est la mort qui leur viendra du ciel. Sous forme de rougeole, très contagieuse et contre laquelle ils n’ont aucune immunité. Le virus a voyagé avec la fille d’un missionnaire, qui déclare la maladie peu après son arrivée. Les « gens de Teosi » font ce qu’ils peuvent pour soigner leurs ouailles. Mais ils refusent tout médicament aux chamans non convertis et à ceux qu’ils soupçonnent de faire appel à eux : « Puisque vous servez Satan, débrouillez-vous avec lui ! »

Sebastião Salgado ne compte plus ces trouées de liquide boueux et toxique qui ponctuent le vert de la canopée

Davi est contaminé : « Cette épidémie avait grand faim de chair humaine et me fit presque périr à mon tour. J’étais devenu spectre et la fièvre me brûlait de toutes parts. J’ai fini par perdre conscience et j’ai commencé à voir en rêve la poitrine du ciel s’affaisser sur la terre. » Une image de fin du monde pour les Yanomami. Davi finit par s’extirper des miasmes de la rougeole mais, autour de lui, c’est l’hécatombe. Le petit garçon, déjà orphelin de père, découvre que sa mère a succombé. Et que les missionnaires ont enterré son corps, comme ceux des autres victimes, dans un lieu dont ils refusent de divulguer l’emplacement. « Une mesure d’une violence psychologique inouïe ! s’exclame Bruce Albert. Chez les Yanomami, il est très important d’exposer le cadavre en forêt puis de récupérer les os pour les brûler, ainsi que toutes les possessions personnelles du défunt. Il faut fermer la frontière entre morts et vivants. Sinon, l’âme s’attarde et crée une mélancolie si pernicieuse pour ses proches qu’elle peut les tuer. Pour Davi, qui avait accordé sa confiance aux missionnaires, ce terrorisme idéologique a été un tournant. »

A l’âge adulte, il deviendra chaman et prendra le nom des esprits guêpes qui l’ont élu : Kopenawa. Il reverra la rougeole ravager les siens, comme d’autres maladies amenées par ceux qu’il appelle « le peuple de la marchandise ». Encore et encore : lors de la construction d’un tronçon de route transamazonienne dans les années 1970, lors d’une ruée vers l’or qui tue 20 % des Yanomami brésiliens dans les années 1980… Les épidémies se doublent de famines, car il ne reste plus assez de personnes vaillantes pour chasser et cultiver les potagers. Sans oublier l’empoisonnement insidieux dû au mercure : utilisé par les orpailleurs, il pollue les eaux que boivent les Indiens et où ils pêchent.

Aujourd’hui, la ruée vers l’or reprend de plus belle. En survolant la forêt, Sebastião Salgado ne compte plus ces trouées de liquide boueux et toxique qui ponctuent le vert de la canopée : « Chaque fois, j’ai l’impression de prendre un coup de couteau. Les orpailleurs déchirent la peau du monde ! » Pour Davi Kopenawa, ceux qui ne comprennent pas la folie d’une telle destruction ont perdu la tête : « Ils ne savent pas penser. Ils ne savent pas travailler dans la forêt, ne connaissent pas son pouvoir de fertilité. Ils ne font qu’y errer d’un endroit à un autre en la détruisant. Nous, nous y sommes dans notre maison. Et nous en prenons soin pour vous, pas seulement pour les Yanomami. »


Source : Karen Isère / Paris Match
Crédit : Sebastião Salgado

A cause des épidémies qui ont peu à peu décimé les plus âgés, 60% des Yanomami ont moins de 15 ans.

LE GUIDE Naturellement

Agenda . . .

11 - Aude

Le 27 décembre 

ATELIER 
"FABRIQUE TA CITÉ !"

Les vendredis après-midi pendant les vacances scolaires, petits et grands bâtisseurs pourront s’essayer à la construction d’une ville romaine avec différents jeux d’architecture : des LEGO®, des KAPLA® et d’autres merveilles encore. Notre équipe vous accompagnera dans cette aventure à partager en famille. Venez redonner vie à notre cité disparue !

EPCC Narbo Via
2 avenue André Mècle
11100 Narbonne
04 68 90 28 90
https://narbovia.fr


Jusqu'au 5 janvier 2025

EXPOSITION
"ESCALE EN MÉDITERRANÉE ROMAINE – LES PORTS ANTIQUES DE NARBONNE"

À travers plus de 150 objets, cette exposition met en valeur les principaux sites du système portuaire narbonnais, inscrit le port de Narbo Martius dans le réseau des ports de commerce romains de Méditerranée occidentale, et détaille ses activités et métiers. Cette exposition place le public dans un rôle d'archéologue et lui fait vivre une expérience sensorielle unique.

EPCC Narbo Via
2 avenue André Mècle
11100 Narbonne
04 68 90 28 90
https://narbovia.fr


2B - Haute-Corse

Jusqu’au 21 décembre 

EXPOSITION
"CORSICA RUMANA, UNE ÎLE MÉDITERRANÉENNE À L’ÉPOQUE ROMAINE"

La problématique de cette grande exposition est de démontrer comment l’espace insulaire et sa population ont été intégrés dans la sphère d’influence romaine entre le IIe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle après J.-C. A travers près de 600 objets et documents – pour la plupart inédits – c’est à un véritable voyage sur les traces de la romanité de l’île que les visiteurs sont conviés.

Musée de Bastia
Place du donjon
La Citadelle
20200 Bastia
04 95 31 09 12
https://musee.bastia.corsica


21 - Côte d'Or

Jusqu'au 5 janvier 2025

EXPOSITION 
"OCÉAN, ICI COMMENCE LA VIE"

Une exposition fascinante, captivante pour explorer, observer, découvrir, admirer, comprendre, agir… et prendre conscience de l'importance cruciale de l'océan dans l'équilibre de notre planète.

Le Jardin de l'Arquebuse
1 avenue Albert 1er & 14 rue Jehan de Marville 
21000 Dijon
03 80 48 82 00
www.ma-nature.dijon.fr


25 - Doubs

Jusqu'au 9 mars 2025

EXPOSITION 
"À L'AFFÛT"

À travers son art, le photographe animalier et grand voyageur, exprime ses rêves, ses émotions et ses rencontres en captant l'instant, celui de l’animal au cœur de son environnement. 

Saline royale
Grande Rue
25610 Arc et Senans
03 81 54 45 13
www.salineroyale.com


26 - Drôme

Jusqu'au 31 janvier 2025

ACTIVITE 3-11 ANS
LA FERME AUX CROCODILES

Le Père Noël est passé chez les crocos… et il est joueur ! Le Père Noël a caché 6 paquets cadeaux dans notre Réserve Tropicale. Les enfants doivent les retrouver et deviner à quel animal appartient chaque cadeau. Des indices et un plan les aideront à mener à bien cette mission !

La Ferme aux Crocodiles
395 allée de Beauplan
26700 Pierrelatte
04 75 04 47 42
www.lafermeauxcrocodiles.com


Du 21 décembre au 5 janvier

ANIMATIONS GRATUITES
LA FERME AUX CROCODILES

10h30 : RDV animalier avec les oiseaux - 11h30 : RDV animalier avec les tortues géantes - 12h00 : Documentaires à l'amphithéatre - 14h00 : RDV animalier avec les iguanes - 15h00 : tout sur le crocodile - 16h00 RDV animalier avec les oiseaux. Contes du Baobab du 21 au 23 décembre. Rencontre avec la mascotte le 24 décembre.

La Ferme aux Crocodiles
395 allée de Beauplan
26700 Pierrelatte
04 75 04 47 42
www.lafermeauxcrocodiles.com


34 - Hérault

Jusqu'au 9 mars 2025

EXPOSITION
"TISSER L'IMAGINAIRE"

Construite en partenariat avec le Mobilier national, l’exposition explore la notion d’Imaginaires dans l’art de la tapisserie. Récit d’aventures imaginaires transposées, illustration de contes et de fables, exploration de sentiments, de visions de l’esprit, représentations d’ailleurs imaginés ou rêvés, l’exposition montre les différentes formes que peut prendre l’imaginaire selon les artistes, les époques.

Musée de Lodève
Square George Auric
34700 Lodève
04 67 88 86 10
www.museedelodeve.fr


37 - Indre et Loire

Jusqu'au 5 janvier

"NOEL AU PAYS DES CHÂTEAUX, CHENONCEAU, UN NOËL DE PORCELAINE"

En partenariat avec la maison Bernadaud, le Château de Chenonceau propose une visite autour de la spécialité de cette famille depuis 5 générations : la porcelaine de Limoges. Découvrez l'association de deux savoirs-faire : la porcelaine et l’art de la table d’un côté et les compositions florales de l’Atelier floral du Château de Chenonceau de l’autre.

Château de Chenonceau
37150 Chenonceaux
02 47 23 44 06
www.chenonceau.com


38 - Isère

Jusqu'au 30 mars 2025

EXPOSITION
"ARCABAS, L’ÉTOFFE HAUTE EN COULEUR"

Outre les toiles de jute et l’impression sur soie que l’on retrouve dans l’église de Saint-Hugues, l’exposition présente des objets textiles conçus par Arcabas. Dans son œuvre picturale dont certains tableaux sont également présentés, les motifs des costumes, les drapés témoignent d’une recherche plastique constante.

Musée arcabas en Chartreuse
Eglise de Saint-Hugues
38380 Saint-Pierre-de-Chartreuse
04 76 88 65 01
https://musees.isere.fr


42 - Loire

Jusqu'au 5 janvier 2025

EXPOSITION 
"POUPÉE N’EST PAS JOUER" 

L’exposition est consacrée aux différentes fonctions que peut prendre la poupée dans notre société quand elle n’est plus un simple jouet destiné aux enfants. Elle devient alors support de réflexion et d’analyse sur des phénomènes d’ordre historique, anthropologique, médical, social ou artistique...

Musée d’Allard
13 boulevard de la Préfecture
42600 Montbrison
04 77 96 39 15
www.facebook.com/museeallard


63 - Puy de Dôme

Les 21 & 28 décembre 

STAGE
"CABINET DE CURIOSITÉ"

Participe à un atelier créatif pour réaliser des miniatures inspirées des richesses de notre territoire. Les miniatures réalisées seront intégrées à une exposition collective qui prendra la forme d’un cabinet de curiosités sous cloche. Ce cabinet sera par la suite exposé temporairement au musée Mandet. De 7 à 11 ans le 21 décembre, en famille le 28 décembre.

Musée Mandet 
14 rue de l’hôtel de Ville 
63200 Riom
04 73 38 18 53
www.rlv.eu/musees


Jusqu'au 23 février 2025

EXPOSITIONS
"DOUBLE PARADISO"

L'exposition Double Paradiso a ouvert ses portes. Du jardin des délices à la forêt du Petit chaperon rouge, embarquez pour un voyage imaginaire qui vous mènera dans l'univers captivant de Matteo CIbic, talentueux designer italien. Ses créations hybrides et humoristiques viendront ponctuer votre découverte de l'exposition présentée simultanément au musée Mandet et au Musée régional d'Auvergne.

Musée Mandet
14 rue de l’Hôtel de Ville - 63200 Riom
Musée régional d’Auvergne
10 bis rue Delille - 63200 Riom
04 73 38 18 53
www.rlv.eu/musees


67 - Bas-Rhin

Jusqu'au 5 janvier 2025

EXPOSITION MUSÉE LALIQUE
"HAPPY CRISTAL"

Happy Cristal revient chaque mois de décembre pour célébrer les fêtes de fin d’année au musée Lalique. C’est l’occasion, au travers de cette exposition-évènement, de mettre en avant les créations récentes de la cristallerie et de les faire vivre dans des mises en scène qui invitent au rêve, à l’évasion.

Musée Lalique
40 rue du Hochberg
67290 Wingen-sur-Moder
03 88 89 08 14
www.musee-lalique.com


68 - Haut-Rhin

Jusqu'au 30 décembre

MINI-EXPOSITION
“MARTINE, UNE PETITE AMIE DE 70 ANS”

Martine en a bercé des générations de petites lectrices depuis sa premièreaventure en 1954 ! Plus de 120 millions de livres vendus en langue française, 50millions en langues étrangères ! Les textes de Gilbert Delahaye, superbementillustrés par Marcel Marlier, ont rendu Martine la plus populaire des héroïnes denotre enfance. 

La Nef des Jouets
12 rue Jean Jaurès
68360 Soultz
03 89 74 30 92
www.ville-soultz.fr


Jusqu'au 30 décembre

EXPOSITION
"IL Y A 50 ANS : LES PREMIERS PLAYMOBIL®"

Les collectionneurs Frédéric Roy et Eddy Barrois présentent plusieurs dioramas sur des thèmes divers : l’espace, le Moyen-Age, les travaux publics, le Far-West, le cirque, les pompiers. Exposition de plus de 800 références et d’une trentaine de prototypes de 1974  à la fin des années 1980. Ouvert tous les jours sauf les mardis, de 14 h à 18 h.

La Nef des Jouets
12 rue Jean Jaurès
68360 Soultz
03 89 74 30 92
www.ville-soultz.fr


71 - Saône et Loire

Jusqu'au 24 décembre

EXPOSITION
"LE CHAROLAIS, UN PAYSAGE DE BOCAGE"

Installée au dernier étage de la Maison du Charolais, cette exposition retrace l'histoire du bocage charolais, sa composition, son rôle et les enjeux de sa préservation pour la faune et la flore, ainsi que pour les habitants de ce beau territoire rural.

La Maison du Charolais
43 route de Mâcon (RCEA N79 sortie 12)
71120 Charolles
03 85 88 04 00
www.maison-charolais.com


75 - Paris

Les 21 & 28 décembre

"ATELIERS EN FAMILLE"
MUSÉE DES PLANS-RELIEFS

Le 21 décembre : "Les p’tites histoires du Mont Saint-Michel" (6-8 ans). Pour écouter les histoires et légendes du Mont Saint-Michel et réaliser en famille une petite carte pop-up du Mont.
Le 28 décembre : "Ma ville en plan-relief" (6-12 ans). Pour découvrir les techniques de fabrication des maquettes dans le musée et réaliser un plan-relief géant collectif en atelier. Peinture, feutres, cartons et imagination seront au rendez-vous !

Musée des Plans-Reliefs
129 rue de Grenelle 
Hôtel des Invalides    
75007 Paris    
01 45 51 92 45
www.museedesplansreliefs.culture.fr


Jusqu'au 22 février 2025

EXPOSITION
"CLEMENCEAU CROQUÉ PAR SEM"

Le parcours de l’exposition-focus présente les débuts artistiques de Sem, le chroniqueur de la Belle Époque. Le parcours aborde sa carrière dans la presse et sa brève collaboration avec Clemenceau en 1913. Au moment où la guerre éclate, Sem devient correspondant de guerre pour plusieurs journaux et profite de cette période pour peaufiner l’imagerie clemenciste.

Musée Clemenceau
8 rue Benjamin Franklin
75116 Paris
01 45 20 53 41
https://musee-clemenceau.fr


Jusqu'au 11 mai 2025

EMPREINTE CARBONE, L'EXPO !

Conçue pour un public familial et articulée en trois parties, Empreinte carbone, l’expo ! vise à déconstruire les présupposés et les idées reçues sur notre empreinte carbone, à en examiner les mécanismes et à proposer aux visiteurs un espace de réflexion sur les actions à mener face au défi du changement climatique. 

Musée des Arts et Métiers
60 rue Réaumur
75003 Paris
01 53 01 82 63
www.arts-et-metiers.net


77 - Seine et Marne

Jusqu'au 5 janvier

"LE GRAND NOEL"
VAUX-LE-VICOMTE

Vaux-le-Vicomte vous invite à plonger dans l’univers des contes pour sa nouvelle édition du Grand Noël. Entre décors somptueux, feux de cheminée et projections monumentales, laissez-vous émerveiller. 
Une expérience magique pour toute la famille en compagnie de Casse-Noisette, Blanche Neige ou encore Alice au Pays des Merveilles. 

Château de Vaux-le-Vicomte
77950 Maincy
https://vaux-le-vicomte.com


84 - Vaucluse

Jusqu'au 31 décembre 

EXPOSITION 
"CIRCUIT COURT"

Une exposition sous le signe du "local", et du mouvement. Paysages, scènes de la vie quotidienne, portraits et natures mortes, peintres des 19e et 20e siècles liés à Avignon ou sa région, œuvres issues de collections particulières des environs d'Avignon et du musée Vouland. 

Musée Louis Vouland
17 rue Victor Hugo
84000 Avignon
04 90 86 03 79
www.vouland.com


Jusqu'au 30 avril 2025

EXPOSITION 
"LES LIEUX IMAGINAIRES" 

A travers le travail de quelques artistes et architectes, nous nous interrogerons sur les façons et les lieux où nous vivrons dans l’avenir. Entre vénération du présent, visions futuristes et perspectives révolutionnaires offertes par l’intelligence artificielle, il s'agira de scénarios pour les nouvelles générations, fondés sur une profonde compréhension du passé.  

Château de Lourmarin
2 avenue Laurent Vibert
84160 Lourmarin
04 90 68 15 23
www.chateaudelourmarin.com


88 - Vosges

Jusqu'au 31 décembre

"LA FORÊT ENCHANTÉE DES CRÉATEURS"
EPINAL

Pour Noël, la galerie du Bailli devient une forêt enchantée. Cette balade féérique vous invite à explorer un marché de Noël dans un décor naturel et poétique où vous retrouverez des créations uniques.

Office de Tourisme
6 place Saint-Goëry
88000 Epinal
03 29 82 53 32
www.tourisme-epinal.com

Lieux:

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