Bienvenue dans un nouveau monde... le notre

Australie : découverte de deux sites aborigènes sous-marin vieux d'au moins 7 000 ans
Actualités

Australie : découverte de deux sites aborigènes sous-marin vieux d'au moins 7 000 ans

Quand les premiers humains sont arrivés en Australie il y a au moins 65 000 ans, le niveau de la mer était de 80 mètres inférieur à celui d'aujourd'hui. L'Australie, alors connectée avec la Nouvelle-Guinée, était, comme de nos jours, essentiellement peuplée sur ses côtes, là où les ressources de la mer comme celles de la forêt se voulaient aisément accessibles. Lors de la fin du dernier âge glaciaire il y a environ 10 à 20.000 ans, avec la fontes des glaciers, ce sont près de 30% de toute l'île-continent qui ont été engloutis sur son pourtour. Avec eux, les traces de ces premiers campements, jamais localisés jusqu'ici.

Dans un article publié le 1er juillet 2020 dans la revue PLOS ONE, une équipe d'archéologues internationale rapporte avoir enfin identifié dans le pays, à 160 mètres au large et 2,5 mètres de profondeur, les deux premiers sites préhistoriques sous-marins en Australie. Situés dans l'archipel Dampier, un groupe d'îles situés au large de la ville de Dampier, à l'ouest du pays, ils sont figés dans ces fonds marins peu profonds depuis au moins 7.000 ans. "Peut-être bien plus" pour Jonathan Benjamin, l'un des archéologues à l'origine de leur découverte et premier auteur de l'étude parue ce jour.

Des couteaux et des haches

Près de 300 artefacts de pierre encore intacts y ont été répertoriés par les plongeurs-archéologues. Parmi eux, des couteaux, des haches ou encore des mortiers, témoins ancestraux d’une activité humaine associée à la production de nourriture. "Nous avons été surpris de constater que la plupart de ces objets restaient encore très tranchants, alors que nous pensions que la mer aurait fait son travail. Même avec les marées, ils n’ont pas bougé, ils sont restés dans une chaîne stable posés au fond de l’eau", s’étonne encore Jonathan Benjamin.

Mais si ces outils dormaient sagement sur le sable à quelques dizaines de mètres de la côte, pourquoi ne pas les avoir trouvé plus tôt ? "Pour un plongeur sportif qui n’est pas familier de ce genre d’artefacts anciens, il est difficile de les différencier de simples cailloux. Quant aux archéologues sous-marins, ils ont tout simplement une grille de lecture différente de la discipline en Australie", explique le spécialiste.

Une datation complexe

Car si l’archéologie sous-marine est pratiquée dans le pays depuis les années 1960, elle n’a consisté jusqu’ici qu’à localiser des épaves de bateaux coloniaux des 17e et 18e siècles. Jamais des sites préhistoriques, ou plutôt, anciens aborigènes. "Ne l’oublions pas, les Australiens indigènes sont arrivés avant les premiers sapiens en Europe." Ces fouilles sous-marines, ce sont aussi les Aborigènes d’aujourd’hui qui les ont réclamées. Aujourd’hui, la cinquantaine d’outils remontée des eaux est entre leurs mains et vient s’ajouter à leur patrimoine culturel.

Malheureusement, il est extrêmement difficile de dater ces deux sites avec précision. Pour déterminer leur âge minimum — de 6.000 à 7.000 ans donc —, les chercheurs se sont appuyés sur les datations d’autres sites terrestres à proximité et sur celle, réalisée au carbone 14, de coquilles de mollusques trouvées aux côtés des artefacts. "En plus de ces données, nous avons estimé avec des géologues que la plage désormais sous l’eau (celle qu’ont peuplée ces anciens Hommes) s’était formée il y a 125.000 ans environ." De fait, entre 6.000 et 125.000, la fourchette est grande… "Ces individus pourraient très bien avoir taillé ces pierres il y a 60.000 ans", suppose Jonathan Benjamin.

"Un champ des possibles immense"

Cette découverte, Jonathan Benjamin la voit comme une porte ouverte sur l’avenir de l’archéologie sous-marine : "Non seulement nous avons la preuve qu’en se basant sur la cartographie d’avant la fin de la période glaciaire, lorsque le niveau de la mer n’était pas aussi haut, nous pouvons localiser ces foyers, mais nous réalisons ici que la mer n’abîme en rien ces sites, comme nous l’avions toujours cru. Elle les met au contraire sous vitrine."

A présent, le scientifique aimerait pouvoir appliquer ses méthodes sur la côte Nord, là où le continent était avant connecté avec la Tasmanie, mais aussi ailleurs en Asie du Sud. "Il faut bien garder à l’esprit que les premiers peuples humains étaient sur les côtes. C’est donc un champ des possibles immense qui s’ouvre à l’archéologie sous-marine maintenant que nous avons compris comment procéder."

Encore faudrait-il que la loi australienne évolue, si l’on veut espérer un jour préserver ce patrimoine encore inconnu : depuis 2018, l’Etat ne protège que les sites sous-marins… présentant une épave de plus de 75 ans. Les sites anciens aborigènes sous-marins auront beau avoir 60.000 ans, ils ne bénéficieront pas systématiquement de cette protection.


Source : Marine Benoit  / Sciences et Avenir
Crédit : Flinders University Maritime Archaeology Program/YouTube

Dans le canal du Cap Bruguieres, les plongeurs ont identifié 269 artefacts datant d'au moins 7 000 ans. Il s'agit des premiers sites archéologiques sous-marins confirmés découverts sur l'île-continent.

Australie : découverte de deux sites aborigènes sous-marin vieux d'au moins 7 000 ans Actualités

Australie : découverte de deux sites aborigènes sous-marin vieux d'au moins 7 000 ans

Quand les premiers humains sont arrivés en Australie il y a au moins 65 000 ans, le niveau de la mer était de 80 mètres inférieur à celui d'aujourd'hui. L'Australie, alors connectée avec la Nouvelle-Guinée, était, comme de nos jours, essentiellement peuplée sur ses côtes, là où les ressources de la mer comme celles de la forêt se voulaient aisément accessibles. Lors de la fin du dernier âge glaciaire il y a environ 10 à 20.000 ans, avec la fontes des glaciers, ce sont près de 30% de toute l'île-continent qui ont été engloutis sur son pourtour. Avec eux, les traces de ces premiers campements, jamais localisés jusqu'ici.

Dans un article publié le 1er juillet 2020 dans la revue PLOS ONE, une équipe d'archéologues internationale rapporte avoir enfin identifié dans le pays, à 160 mètres au large et 2,5 mètres de profondeur, les deux premiers sites préhistoriques sous-marins en Australie. Situés dans l'archipel Dampier, un groupe d'îles situés au large de la ville de Dampier, à l'ouest du pays, ils sont figés dans ces fonds marins peu profonds depuis au moins 7.000 ans. "Peut-être bien plus" pour Jonathan Benjamin, l'un des archéologues à l'origine de leur découverte et premier auteur de l'étude parue ce jour.

Des couteaux et des haches

Près de 300 artefacts de pierre encore intacts y ont été répertoriés par les plongeurs-archéologues. Parmi eux, des couteaux, des haches ou encore des mortiers, témoins ancestraux d’une activité humaine associée à la production de nourriture. "Nous avons été surpris de constater que la plupart de ces objets restaient encore très tranchants, alors que nous pensions que la mer aurait fait son travail. Même avec les marées, ils n’ont pas bougé, ils sont restés dans une chaîne stable posés au fond de l’eau", s’étonne encore Jonathan Benjamin.

Mais si ces outils dormaient sagement sur le sable à quelques dizaines de mètres de la côte, pourquoi ne pas les avoir trouvé plus tôt ? "Pour un plongeur sportif qui n’est pas familier de ce genre d’artefacts anciens, il est difficile de les différencier de simples cailloux. Quant aux archéologues sous-marins, ils ont tout simplement une grille de lecture différente de la discipline en Australie", explique le spécialiste.

Une datation complexe

Car si l’archéologie sous-marine est pratiquée dans le pays depuis les années 1960, elle n’a consisté jusqu’ici qu’à localiser des épaves de bateaux coloniaux des 17e et 18e siècles. Jamais des sites préhistoriques, ou plutôt, anciens aborigènes. "Ne l’oublions pas, les Australiens indigènes sont arrivés avant les premiers sapiens en Europe." Ces fouilles sous-marines, ce sont aussi les Aborigènes d’aujourd’hui qui les ont réclamées. Aujourd’hui, la cinquantaine d’outils remontée des eaux est entre leurs mains et vient s’ajouter à leur patrimoine culturel.

Malheureusement, il est extrêmement difficile de dater ces deux sites avec précision. Pour déterminer leur âge minimum — de 6.000 à 7.000 ans donc —, les chercheurs se sont appuyés sur les datations d’autres sites terrestres à proximité et sur celle, réalisée au carbone 14, de coquilles de mollusques trouvées aux côtés des artefacts. "En plus de ces données, nous avons estimé avec des géologues que la plage désormais sous l’eau (celle qu’ont peuplée ces anciens Hommes) s’était formée il y a 125.000 ans environ." De fait, entre 6.000 et 125.000, la fourchette est grande… "Ces individus pourraient très bien avoir taillé ces pierres il y a 60.000 ans", suppose Jonathan Benjamin.

"Un champ des possibles immense"

Cette découverte, Jonathan Benjamin la voit comme une porte ouverte sur l’avenir de l’archéologie sous-marine : "Non seulement nous avons la preuve qu’en se basant sur la cartographie d’avant la fin de la période glaciaire, lorsque le niveau de la mer n’était pas aussi haut, nous pouvons localiser ces foyers, mais nous réalisons ici que la mer n’abîme en rien ces sites, comme nous l’avions toujours cru. Elle les met au contraire sous vitrine."

A présent, le scientifique aimerait pouvoir appliquer ses méthodes sur la côte Nord, là où le continent était avant connecté avec la Tasmanie, mais aussi ailleurs en Asie du Sud. "Il faut bien garder à l’esprit que les premiers peuples humains étaient sur les côtes. C’est donc un champ des possibles immense qui s’ouvre à l’archéologie sous-marine maintenant que nous avons compris comment procéder."

Encore faudrait-il que la loi australienne évolue, si l’on veut espérer un jour préserver ce patrimoine encore inconnu : depuis 2018, l’Etat ne protège que les sites sous-marins… présentant une épave de plus de 75 ans. Les sites anciens aborigènes sous-marins auront beau avoir 60.000 ans, ils ne bénéficieront pas systématiquement de cette protection.


Source : Marine Benoit  / Sciences et Avenir
Crédit : Flinders University Maritime Archaeology Program/YouTube

Dans le canal du Cap Bruguieres, les plongeurs ont identifié 269 artefacts datant d'au moins 7 000 ans. Il s'agit des premiers sites archéologiques sous-marins confirmés découverts sur l'île-continent.

LE GUIDE Naturellement

Agenda . . .

25 - Doubs

Jusqu'au 9 mars 

EXPOSITION 
"À L'AFFÛT"

À travers son art, le photographe animalier et grand voyageur, exprime ses rêves, ses émotions et ses rencontres en captant l'instant, celui de l’animal au cœur de son environnement. 

Saline royale
Grande Rue
25610 Arc et Senans
03 81 54 45 13
www.salineroyale.com


26 - Drôme

Jusqu'au 31 janvier 

ACTIVITE 3-11 ANS
LA FERME AUX CROCODILES

Le Père Noël est passé chez les crocos… et il est joueur ! Le Père Noël a caché 6 paquets cadeaux dans notre Réserve Tropicale. Les enfants doivent les retrouver et deviner à quel animal appartient chaque cadeau. Des indices et un plan les aideront à mener à bien cette mission !

La Ferme aux Crocodiles
395 allée de Beauplan
26700 Pierrelatte
04 75 04 47 42
www.lafermeauxcrocodiles.com


34 - Hérault

Jusqu'au 9 mars 

EXPOSITION
"TISSER L'IMAGINAIRE"

Construite en partenariat avec le Mobilier national, l’exposition explore la notion d’Imaginaires dans l’art de la tapisserie. Récit d’aventures imaginaires transposées, illustration de contes et de fables, exploration de sentiments, de visions de l’esprit, représentations d’ailleurs imaginés ou rêvés, l’exposition montre les différentes formes que peut prendre l’imaginaire selon les artistes, les époques.

Musée de Lodève
Square George Auric
34700 Lodève
04 67 88 86 10
www.museedelodeve.fr


38 - Isère

Jusqu'au 30 mars 

EXPOSITION
"ARCABAS, L’ÉTOFFE HAUTE EN COULEUR"

Outre les toiles de jute et l’impression sur soie que l’on retrouve dans l’église de Saint-Hugues, l’exposition présente des objets textiles conçus par Arcabas. Dans son œuvre picturale dont certains tableaux sont également présentés, les motifs des costumes, les drapés témoignent d’une recherche plastique constante.

Musée arcabas en Chartreuse
Eglise de Saint-Hugues
38380 Saint-Pierre-de-Chartreuse
04 76 88 65 01
https://musees.isere.fr


62 - Pas-de-Calais

Jusqu'au 8 mars

EXPOSITION
"PEINTURES DE JEAN-PAUL ROUX "

Le musée reçoit Jean-Paul Roux. L’artiste peint depuis une trentaine d’années à l’huile et au couteau associant grattages, aplats et couleurs avec la volonté d’épurer le sujet pour ne garder que l’essentiel.

Musée municipal Bruno Danvin
Rue Oscar Ricque
62130 Saint-Pol-sur-Ternoise
03 21 04 56 25 / 07 89 08 15 64 
/www.saintpolsurternoise.fr


75 - Paris

Jusqu'au 11 mai 

EMPREINTE CARBONE, L'EXPO !

Conçue pour un public familial et articulée en trois parties, Empreinte carbone, l’expo ! vise à déconstruire les présupposés et les idées reçues sur notre empreinte carbone, à en examiner les mécanismes et à proposer aux visiteurs un espace de réflexion sur les actions à mener face au défi du changement climatique. 

Musée des Arts et Métiers
60 rue Réaumur
75003 Paris
01 53 01 82 63
www.arts-et-metiers.net


84 - Vaucluse

Jusqu'au 30 avril 

EXPOSITION 
"LES LIEUX IMAGINAIRES" 

A travers le travail de quelques artistes et architectes, nous nous interrogerons sur les façons et les lieux où nous vivrons dans l’avenir. Entre vénération du présent, visions futuristes et perspectives révolutionnaires offertes par l’intelligence artificielle, il s'agira de scénarios pour les nouvelles générations, fondés sur une profonde compréhension du passé.  

Château de Lourmarin
2 avenue Laurent Vibert
84160 Lourmarin
04 90 68 15 23
www.chateaudelourmarin.com

Lieux:

Découvrir toutes les activités